Avec respectivement 360 000 et 450 000 litres de production annuelle ils accusent une baisse de revenu substantielle et s’interrogent sérieusement sur la pérennité de leur entreprise. De plus, la sécheresse fragilise encore plus les exploitants qui sont en manque de fourrages afin de nourrir leurs bêtes. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, Régis : « le lait baisse mais pas les charges, l’année dernière le lait nous a été payé 295 euros les 1 000 litres en moyenne soit 45 euros de moins que ce qui nous avait été promis en juin 2009. J’ai perdu 15 600 euros de revenus par an entre 2008-2009 et 2009-2010, travailler 70-80 heures par semaine pourquoi , mais si derrière je ne touche pas le SMIC (horaire)» et « sans parler des éventuelles pénalités sur la qualité du lait » renchérit Patrick « on est la seule profession à qui on ne facture pas les produits à l’avance, on nous donne ce qui reste et c’est la même chose pour la production céréalière, nous achetons des semences en octobre sans savoir combien on va être payé l’année prochaine ».
Les guérandais travaillent avec l’entreprise Eurial elle-même dans le rouge. L’usine installée à Herbignac transforme le lait en mozzarelle, beurre et lait en poudre. « Ce ne sont pas des produits à grosse valeur ajoutée comme les yaourts, le fromage blanc et les glaces surtout en cette saison et dans nos régions touristiques. Mais nous sommes aussi surtout tributaires du marché mondial de plus la consommation de lait stagne. »
Les limites de la filière bio
« Le lait bio commence à baisser, de 40 à 60 euros les 1000 litres, bientôt ils vont être confrontés aux mêmes difficultés. Les grands transformateurs n’hésitent pas à se fournir en Pologne, Grande-Bretagne et Hollande. Pas très logique en terme de coût environnemental » analyse Patrick.
Si tous les producteurs d’Europe étaient soumis aux mêmes contraintes
« L’Espagne et encore moins les pays de l’Est ne connaissent les normes environnementales françaises qui sont draconiennes. Nous avons accepté de faire de la qualité, remplir des formulaires à n’en plus finir au nom de la traçabilité pour au bout du compte gagner moins. »
Il est bien évident que la conjoncture n’est pas propice à l’installation des jeunes agriculteurs. Pour l’étude des prêts, les banques exigent une étude prévisionnelle sur 6 ans. Comment se projeter sur un tel délai à l’heure actuelle. « Faut-il aider les jeunes à s’installer ou consolider les exploitants existants ? » s’interroge Régis. « Jeunes ou pas jeunes nous sommes tous aussi fragiles » constate Patrick « à ce rythme notre capital fond comme neige au soleil, on peut supporter un mauvais résultat comptable une année mais pas deux de suite » ajoute Jacky «le moral des troupes n’est pas très bon, il y en a qui n’ont même plus envie de se battre. »
« Pourtant les investissements ne nous font pas peur et il ne faut pas oublier que nos entreprises ont un réel impact sur l’économie locale : l’achat de matériel agricole, l’activité des contrôleurs laitiers, les agences comptables, les banques, les inséminateurs et les vétérinaires vont eux aussi subir les conséquences à moyen terme » conclut Régis.
L’appel aux négociations semble avoir porté ses fruits, les projets de boycott sont repoussés au 20 août date des prochaines négociations.
Bruno Lemaire a évoqué ce matin le contrat écrit voté début juillet dans le cadre de la loi de modernisation agricole. Ce contrat constituerait un engagement sur cinq ans entre le producteur et le transformateur sur une quantité et un prix pour les produits achetés. Cependant, les syndicats souhaitent discuter les modalités d’application, ils réclament notamment des contrats collectifs.
Le 14/08/2022 par Emma le retour dans
Inventons le futur du Parc naturel régional de Brière
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