Il persiste et signe. Sans sourciller. La colère a fait place à la réflexion, et les derniers jours ont suffi à Christophe Priou pour remplir son cahier de doléances et justifier la « politique de la chaise vide » à Cap Atlantique. Avant même que la question des relations de la commune avec CAPA, depuis les récents événements, ne soit posée par Didier Léguillon, conseiller municipal de la majorité, il avait placé une première pique en séance du conseil : « Cap Atlantique doit être le moteur de certaines actions, mais le moteur de Cap Atlantique est actuellement un moteur à explosion ». Yves Métaireau, président de CAPA, appréciera la formule.
Décharge et dé (CLIS)c
C’est le dossier de transfert du dépôt de déchets de déconstructions de Clis qui a mis le feu aux poudres. Il y a quelques mois, Christophe Priou s’est engagé auprès de l’entreprise, des riverains et des Guérandais, à trouver une solution dans les 24 mois. Mais Cap Atlantique n’entend pas mener le dossier avec cette précipitation et a proposé une alternative au projet de transfert vers le site de la Métairie de la Lande : une plate-forme de stockage de matériaux de déconstructions à l’échelle de la Presqu’île et gérée par une entreprise exploitante. Une solution qui prendrait, au minimum, quatre à cinq ans.
Trop long pour le maire de Guérande qui s’inquiète des besoins urgents de l’entreprise, des dépôts sauvages sur le site de Clis, et du fait que les gens soient contraints d’aller à Camoël depuis la fermeture de la carrière Berthaud. « Ce fut un tel débat que tout le dossier a été bloqué, même celui de l’entreprise guérandaise ! Ce sont mes engagements qui sont remis en cause. La solution envisagée par Cap Atlantique n’est pas facile car il faut trouver un site et personne n’en voudra à côté de chez lui, aussi, aujourd’hui, aucune entreprise n’est intéressée par cette activité souvent déficitaire ». Le maire indique que la commune aurait pu faire cavalier seul : « Il n’est pourtant pas question de solutionner ce genre de problème en catimini. Nous aurions pu faire passer ce dossier et ensuite découvrir un certain nombre d’aléas ».
Christophe Priou s’agace profondément des réactions de certains élus de CAPA. « On m’a dit parfois que ce n’est pas de la compétence de Cap Atlantique. Pourtant, nous avons les ordures ménagères et le développement économique. Il ne faudrait pas prendre les entreprises que pour des vaches à lait ! », s’emporte-t-il. Puis il fustige cette attitude : « Le plus simple, c’est de se dire, je ne ''m’en occupe pas, circulez, y’a rien à voir ! ''. Nous ne sommes élus pour cela, sinon, il y a la cueillette des olives en Provence ». Et le députe de surenchérir dans un contexte de lendemain d’élections douloureux : « Il y a une rupture entre le public et les élus, il faut en prendre conscience. On se doit d’être dans ce débat ».
Le fond et la forme : rien ne va plus !
Christophe Priou n’est pas un fervent supporter de l’intercommunalité, ses mots sont assez durs même s’il prend soin d’épargner le président de CAPA, Yves Métaireau. « Aujourd’hui, la commune est le premier refuge des gens. C’est vers nous qu’ils se tournent. L’intercommunalité, c’est un échelon de plus. La commune se doit d’être réactive, ce n’est malheureusement pas le cas de l’intercommunalité. Le temps de l’action publique n’est plus le temps du public. Les gens s’interrogent aussi sur les mutualisations de moyens presque ’inexistantes », indique-t-il. Le maire reconnaît toutefois des vertus à CAPA en terme d’environnement.
Les critiques envers l’égocentrisme supposé des Guérandais n’est pas passé non plus : « On nous dit '' Y’en a que pour Guérande ! '' Mais c’est bien vrai que Guérande est une ville carrefour avec d’importantes réserves foncières. Aussi, nous assumons des charges de centralité, estimées à 800 000 euros, telles que la gendarmerie, le conservatoire de musique, le cyber-centre. Ce sentiment n’est pas exact. Et si Guérande pose un problème à CAPA, il faut en tirer des conclusions. C’est pourquoi j’ai quitté la séance et pris ces décisions ».
Dans un long exposé, les reproches du député-maire fusent sur l’immobilisme de CAPA. Pourtant, c’est à l’initiative, entre autres, d’élus guérandais, que CAPA a organisé un séminaire au Croisic, le 5 février dernier, pour améliorer les performances et adopter un mode de fonctionnement plus productif. Visiblement, en vain.
Sur la forme, Christophe Priou balance : le nombre exorbitant de réunions, les délais trop courts, les rendez-vous manqués, les documents qui n’arrivent jamais, des rapporteurs de textes qui ne sont pas contactés au préalable, une lenteur administrative exaspérante. Sur le fond, il s’énerve des dossiers bloqués : dépôt de Clis, réhabilitation du Petit Séminaire, opération Grand Site « où l’on va finir par perdre les crédits », l’agriculture avec neuf possibilités d’installations, et d’autres encore. Il plaide également pour un plus grand partenariat avec La Carène, la communauté de communes du pays de Saint-Nazaire : « Les conservatismes ne sont pas toujours là où on croit », sourit-il, indiquant qu’il est un peu seul à défendre cette position.
Amorce de dialogue
Il s’agit désormais de trouver une sortie de crise. Mais Christophe Priou n’en démord pas : ce sera à CAPA de fournir les efforts nécessaires. Déjà, Yves Métaireau lui a écrit pour lui signifier son incompréhension et sa déception. Toutefois, le maire de La Baule et président de CAPA, indique faire son possible pour sortir de cette situation : quatre élus de CAPA viendront à la rencontre des Guérandais. S’il accepte sans problème, Christophe Priou prévient : « Il faudra qu’ils viennent avec des choses tangibles car nous sommes sérieux ».
Le maire devra aussi composer avec son opposition, pour le moins surprise de cette attitude inhabituelle. « Nous attendions de votre part plus de maîtrise et de sérénité. On ne s’impose pas de Gaulle comme cela. En ne favorisant pas le dialogue, on s’éloigne de l’esprit communautaire. Le travail de CAPA se poursuit sans les élus de Guérande, c’est préjudiciable. Les dysfonctionnements que vous dénoncez méritent-ils ce comportement qui s’apparente à un caprice ? Vous dressez un bien triste constat de l’intercommunalité. Nous ne cautionnons pas votre décision », déclare Olivier Château pour Guérande Dynamique Écologique et Solidaire.
Réponse du maire : « Ce n’est pas de la politique politicienne. Quand les calmes s’énervent, il faut se poser des questions ».
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