En arrivant à l’assemblée générale où de nombreux bénévoles et représentants des antennes voisines avaient pris place dans le local de l’Envol, Gilbert Camus était porteur d’une mauvaise et d’une bonne nouvelle : la menace que fait peser la décision venue de Bruxelles sur les associations humanitaires, et la livraison prochaine de son nouveau local.
Si l’Europe poursuit dans cette voie, la disparition des associations à but caritatif et humanitaire ne fait guère de doute. Et ce sera à l’État de prendre le relais et d’abattre le travail considérable du Secours Populaire Français, des Restos du Cœur ou du Secours Catholique, par exemple. Alors, face au député de Guérande, Gilbert Camus est direct : « Nous nous sommes mobilisés et regroupés pour interpeller le chef du gouvernement. Nous comptons énormément sur vous ! ». Christophe Priou partage l’indignation des bénévoles et se veut optimiste quant à la résolution du problème. « Il n’est pas possible de faire de l’obstruction à l’aide alimentaire ! La raison l’emportera sans aucun problème car la pression et la mobilisation ont été très fortes. Plus globalement, ça pose beaucoup de questions quant au fonctionnement de l’Union Européenne », indique-t-il.
Et le député d’avoir raison au regard des procédures et motivations qui ont conduit l’Europe à couper les vivres. À l’origine, le programme européen d’aide alimentaire pour les plus démunis est issu de la surproduction agricole. On se souvient notamment du combat de Coluche lors de la création des Restos du Cœur en 1986. La production agricole étant aujourd’hui maîtrisée, ce qui était jadis versé en nature, est désormais compensé en euros. En Loire-Atlantique, sur 650 tonnes de denrées récoltées, on estime que 350 tonnes sont collectées grâce à ce programme. Cela représente 712 000 euros. À Guérande, cela équivaut à 12 tonnes de nourriture !
Ce système de solidarité n’était pas du goût de six pays de l’Union. Ils ont fait appel à la Cour européenne de justice, pour non respect du règlement. Et, en effet, la loi européenne n’était pas respectée, le programme ayant été voté à titre provisoire pour écouler les surplus agricoles. La cour leur a donné raison et les six pays forment maintenant une minorité de blocage. L’espoir réside donc dans la perspective d’un accord commun entre les ministres de l’agriculture des 27 pays. Ce n’est pas gagné, mais Gilbert Camus motive ses troupes : « La bataille continue avec nos élus locaux. Il faut continuer à militer, recueillir des témoignages. Il faut garder espoir ! »
Gilbert Camus retrouve le sourire, et c’est même avec beaucoup d’émotion qu’il annonce la livraison du nouveau local (avec les Restos du Cœur) pour le 15 octobre. Applaudissements nourris des bénévoles. « à toutes les personnes qui ont travaillé à ce projet, merci ! Surtout, merci à la ville de Guérande qui prend à sa seule charge le coût d’occupation de 100 000 euros par an, alors que nous nous occupons de personnes venues d’autres communes. Pour nous, c’est énorme. Il y a trois ans, ce n’était qu’un rêve… », se réjouit-il. Stéphanie Phan Thanh a expliqué que la commune avait investi 85 000 euros pour les travaux, mais qu’il restait encore à réaliser des aménagements extérieurs (parking et accès). « Je sais ce qu’est l’engagement bénévole, et ce que vous faites pour les autres. Ce nouveau local, c’est aussi grâce à vous », ajoute-t-elle. Reste à trouver un nom à ce nouveau local, appelé pour le moment « L’Envol 2 ».
La misère gagne du terrain
L’antenne locale du Secours Populaire Français vient en aide à 2 % de la population guérandaise. Un chiffre en augmentation constante, et qui explose même ces dernières années. 30 % de familles supplémentaires depuis 2009, de 82 familles à 108 en un an ! « C’est inconcevable de voir ça à notre époque », commente le secrétaire général. Pour rappel, le seuil pour pouvoir bénéficier de l’aide de l’association est de 500 euros par mois, 150 euros de plus par personne supplémentaire à charge. « Ca fait 20 euros par jour. Essayez donc de vivre avec ça ! », ajoute Gilbert Camus.
Outre l’aide alimentaire, le Secours Populaire Français intervient dans d’autres domaines : aides mobilières et vestimentaires notamment. « On essaie de rendre la vie des plus modestes plus facile », reprend-il avec fierté mais également avec modestie face à la pauvreté qui touche de plus en plus de monde.
De plus en plus monde, et donc de plus de travail. Mais de moins en moins de bénévoles. « C’est de plus en plus difficile de mener à bien la mission qui nous a été confiée. On ne s’attendait pas à une charge de travail aussi importante. Parmi les bénévoles qui nous rejoignent, ils sont nombreux à abandonner. Cela va devenir un problème, même si le nouveau local va nous alléger la charge », explique Gilbert Camus. Il conclut : « On a vécu des tempêtes mais notre navire tient encore sur l’eau. On bouche les trous comme on peut ».
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