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Guérande : Le dossier des digues des marais salants s’invite dans la campagne électorale

Ce lieu magique qui a donné à Guérande son image internationale et son renom sur toutes les tables gastronomiques du monde, est menacé. Deux menaces sont présentes : les digues qui le protègent à chaque marée sont très en mauvais état depuis Xynthia. Elles doivent être réparées et renforcées. Le dossier n’est toujours pas constitué. Il faut faire très vite avant fin 2021 ! La deuxième menace est la montée des eaux par le changement climatique. Une fois renforcées, un projet ambitieux et courageux doit être étudié, lui aussi avant fin 2021. Des solutions existent, écoutons les et ayons le courage politique d'aller vite. D’autres communes n'ont pas perdu de temps comme Ré, Noirmoutier, et inaugurent leurs digues…. Et nous ? Que font nos élus depuis 6 ans ?

Rappel historique : Le bassin des marais de Guérande a une superficie de 52km².

Les digues du marais salant de Guérande oubliées
Les digues du marais salant de Guérande oubliées

L’endiguement pour la protection des salines s’établit entre le XVIIème et le XVIII ème siècle.  Les dernières salines de Sissable et la pointe de Sinnabat sont de la fin du XVIIIème ;

Après les fortes tempêtes de la fin du XIXème (celle de 1857 ayant été très forte), un syndicat des digues est crée et les levées sont renforcées par un mur maçonné.

Dans les années 1960, un projet de Marina, Port en eau profonde, route à 4 voies jusqu’au Croisic est porté par la SOGREAH, le Département et l’Etat. La station de La Baule doublait ainsi sa surface à urbaniser au détriment des marais. De nombreuses manifestations dans la presqu’île, à Nantes et à La Rochelle, ainsi que des recours auprès des tribunaux font échouer ces projets de « Développement Touristique ».

La zone du marais de Guérande est classée ZNIEFF (Zone d’Intérêt écologique, Floristique et Faunistique) depuis 1991

Le Marais obtient le label « paysage de reconquête » en 1992.

Le site est inscrit à la Inscrits à la liste des sites Natura 2000. 

Le marais a reçu la convention de protection RAMSAR depuis 1995.

Le site est classé par arrêté ministériel de février 1996. 

Le marais salants de Guérande est inscrit sur la liste indicative soumise par la France au comité de sélection du Patrimoine de l’Humanité depuis 2002 pour son intérêt faunistique, floristique et comme témoin de l’activité humaine.

La forte tempête du 27 février 2010 appelée Xynthia submerge le marais et en se retirant, la mer ouvre de nombreuses brèches( plus de 20) dans le mur maçonné. 

Xynthia.

En 2010, Xynthia est une dépression météorologique qui est survenue sur les côtes françaises entre le 27 et le 28 février 2018.Les vents violents et l’onde de tempête, la forte marée de coefficient 102 ont provoqué un épisode de submersion marine. Une surcote du niveau marin est observé de 1,02m à St Nazaire. 

Après Xynthia

En juillet 2010 le Sénat et l’Assemblée Nationale rendent leur rapport :

-Généralisation des plans de prévention des risques d’inondation :

-Une nouvelle cartographie à faire pour 2011

-Optimiser la culture du risque

-Modifier le régime de propriété des digues et les rattacher au domaine public. Remise en état des digues financées à moitié par l’état et l’autre partie aux habitants des zones à risques par une modulation des taxes locales. Les décisions locales : En 2011, Cap Atlantique se munit d’un PAPI : (Programme d’Action de Prévention des Inondations).

En 2011, le Syndicat intercommunal (SIVU) du port de plaisance et de pêche de la Baule- le Pouliguen a pris la compétence pour la gestion et le portage d’un projet de sécurisation. Le SIVU est à la fois gestionnaire et maître d’ouvrage du projet dans le cadre d’une convention de délégation de maîtrise d’ouvrage passée avec les trois communes riveraines de l’étier (la Baule-Escoublac, Guérande et le Pouliguen). L’Etat, le Conseil régional et le Conseil général interviennent en qualité de co-financeurs. Ce projet s’inscrit dans le programme d’actions de prévention contre les inondations (PAPI) porté par la communauté d’agglomération de Cap Atlantique sur l’ensemble du bassin de risque se la Presqu’île Guérandaise.

Septembre 2013 : validation du programme : Il comporte pour les ouvrages hydrauliques : Rehausser les digues sur l’étier du Pouliguen (SIVU)

• Créer un syndicat mixte pour la protection des marais salants contre la mer

• Marais salants de Guérande : Réaliser le programme annuel sur la digue marine, restaurer l’ouvrage de Bérigo, étudier un ouvrage en amont du Pont des 30 m étude de danger, évaluer la ressource en argile, définir un programme global de confortement des digues…

• Marais du Mès : Réaliser le programme annuel de travaux et conduite d’une étude comparable à celle du CG sur le bassin de Guérande Yves Métaireau, le président de Cap Atlantique et maire de La Baule, l’a répété à l’envie : « Nous devons présenter ce Papi au plus vite, pour pouvoir prétendre à des réponses et des moyens de la part de l’Etat en particulier. Il y a 5 000 km de digues à refaire en France… On ne va pas être les seuls à avoir besoin de financements ». O F 26/09/2013

En 2018 : Travaux de consolidation des berges de l’étier du Pouliguen terminés. Le syndicat mixte ne s’est jamais réuni. Aucun dossier de renforcement des digues n’a été déposé ni de rehaussement. Seuls les murs protégeant La Baule ont été programmés. Un projet de création d’une porte au Pouliguen se fermant en cas de très haute marée ou d’évènements de pollution marine envers les marais par l’étier est évoqué. Les devis ne sont pas demandés et le choix est fait de rehausser la rive de l’étier du Pouliguen côté La Baule. Aucun projet n’est proposé pour le marais lui-même. Les brêches sont grossièrement fermées. 

Le PPRL

En 2011 l’Etat donne la liste des communes à risques devant élaborer un plan de prévention des risques littoraux : un PPRL( Plan de Prévention des Risques Littoraux).

Le littoral de Cap Atlantique est concerné. Un PPRL est mis en chantier et voté en 2016 pour Saint Nazaire Guérande. Un PPRL de la baie de Pont Mahé concernant les communes de Piriac, Mesquer, Pénestin est validé en avril 2019..

Une réglementation stricte à réaliser dans certaines zones concernées par un aléa fort ou modéré sont applicables dans les 5 ans qui suivent l’adoption du PPRL.

Le Plan de Prévention des Risques Littoraux est un cas particulier du Plan de Prévention des Risques Naturels prévisible (PPRN). C'est un outil de gestion des risques naturels qui cartographie les risques de submersion marine et qui réglemente l'urbanisation dans les zones exposées.

Le niveau de référence est celui de la haute mer de Xynthia. Il est donné par la hauteur de mer du marégraphe de St Nazaire à la plus haute mer de Xynthia. Toute partie de la carte qui est en dessous de ces niveaux est colorié en aléa fort ou modéré. Les territoires protégés par une digue sont soumis au risque de rupture : une surcote de 20cm entrainant un rique d’ouverture de brèche Ils sont aussi en aléa fort. Des cartes sont alors établies.

Les cartes du PPRL sont disponibles sur internet à l’adresse :

http://www.loire-atlantique.gouv.fr/Politiques-publiques/Risques-naturels-et-technologiques

La réglementation sur les constructions fait l’objet d’une publication :

http://www.loire

atlantique.gouv.fr/content/download/19934/144240/file/Plaquette_pprl_presquile_guerandaise_reduit.pdf 

Dossier PPRL les enjeux humains

D’autre part, le dossier qui accompagne le PPRL indique les risques sur les emplois, les habitations par commune :

Risque Xynthia + 20cm

Risque Xynyhia + 60cm :

Pourquoi autant d’écart entre les emplois reconnus de Guérande, Batz, La Turballe et Le Croisic ?

En novembre 2018, la coopérative comporte 75 salariés et représente 220 paludiers. Pourquoi ce chiffre si bas à La Turballe, Guérande.

Pourquoi aucun dossier déposé en 2013 avec le PAPI ?

Pourquoi aucun élu de Guérande en particulier ne s’est manifesté sur ce dossier particulier pour protéger le Sel de Guérande ?

La montée des eaux Ci-dessous les courbes du marégraphe de Brest depuis 300 ans :

Il enregistre depuis plus de 300 ans une élévation chiffrée de -20cm de 1711 à 1945 soit 0,8mm par an.

-17 cm de 1955 à 2016 soit 2,8mm par an. Une extrapolation de ces chiffres indique une augmentation du niveau de la mer d’au moins 30cm d’ici la fin de notre siècle.

Selon les scientifiques qui travaillent à Nantes sur ce sujet, la montée des eaux, si elle peut être importante dans certaines parties du globe (1m ou plus), ne serait dans notre région que d’environ 30cm. Cela rend la protection possible. Le défi à relever est de protéger les métiers du sel pour les 50 années à venir au moins. Le rôle du politique est primordial.

Les dossiers en cours su Cap Atlantique : Le contrat Life Salina :

Il a clairement pour but de restaurer la qualité de l’eau mais ne gère aucunement les digues. En effet, il stipule :

‐ l’axe 3 « Eviter les phénomènes d’inondation »,

‐ et l’axe 4 « S’adapter au changement climatique », ne sont pas financés par le biais de ce contrat, il n’y a donc pas de fiche action correspondante pour ce CT.

-l’axe 6 « Aménager le territoire en préservant les ressources » n’est pas financé par le biais de ce contrat, il n’y a donc pas de fiche action correspondante pour ce CT.

Analyse Les dossiers pour la restauration des digues doivent être déposés avant fin 2021 pour obtenir les fonds d’état sur la prévention des inondations.

Aucun projet de prise en compte des risques de pollution aux hydrocarbures ou chimique n’est déposé actuellement.

Des solutions existent pourtant et le syndicat des digues travaille. Il doit être écouté et entendu.

La Baule s’est protégée en négligeant Guérande et les autres communes concernées par les métiers du sel. Guérande elle-même ne s’est pas défendue ni les autres communes dans ce contournement du PAPI et dans cette absence de dossiers.

Quelles actions possibles ? : L’association Patrimoine en Presqu’île suit ces dossiers. Elle demande aux maires de Cap Atlantique de sortir ce dossier urgentissime avant que les fonds d’Etat ne soient plus disponibles.

Elle demande à ce que les différentes solutions fassent l’objet d’une étude très rapide et qu’un débat public s’instaure. Elle demande qu’aucune piste ne soit écartée.

Portes, écluses à l’entrée de tous les étiers, stabilisation des murs avant leur rehaussement… Et il faut aller vite !!! Les anciens élus n’ont pas suivis ces dossiers sur Guérande pensez à choisir vos élus en fonction de leur connaissance du terrain et leur rapidité à agir.

Ci-dessous la carte de Xynthia +20cm pour la côte de Guérande et des marais. N’oubliant pas que cette carte est réalisée avec l’eau à 1,02cm+20cm, une surcote au dessus du niveau de haute mer prévu le jour de Xynthia soit une marée de 102.

Ces forts aléas sont à anticiper comme des évènements rares et liés à des évènements qui pourraient devenir plus fréquents avec les changements climatiques. C’est pourquoi le dossier doit être ambitieux et envisager la montée des eaux et les aléas climatiques avecdes options fortes.

Ne reculons pas !

21/06/2020 | 2 commentaires
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Vos commentaires

#1 - Le 22 juin 2020 à 18h16 par Patrimoine Guérandais, Guerande
Derrière l'association Le Patrimoine en Presqu’île" se cache Madame Bailhache.

Madame, vous étiez aux affaires (plusieurs mandats)aux périodes citées ci-dessus. Ne pensez-vous pas que vous deviez vous réveillez plus tôt ?

adhérez plutôt à une association environnementale.
#2 - Le 26 juin 2020 à 09h20 par Bailhache, Guerande
Réponse à Patrimoine Guérandais

Monsieur, effectivement, j’étais encore élue en 2013, lors de la constitution du syndicat mixte qui devait régler le cas des digues des marais. Je ne siégeais pas à Cap Atlantique mais nous suivions cela.
Le problème, c’est que le syndicat mixte ne s’est jamais réuni, on a « oublié » les digues. !
Aucun nouvel élu de Guérande de 2014 n’a réveillé ce dossier si important. Le PPRL (plan de prévention des risques littoraux), voté en 2016, n’a pas été suivi avec attention et le nombre d’emplois menacés est sous évalué.
Six années de perdues qu’il faut rattraper vite.
Catherine Bailhache

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