L’acharnement dont guerande-infos.net a été la cible lors du conseil municipal de ce lundi soir, a été soigneusement préparé. Préalablement, la proie avait été cordialement invitée à venir faire son travail, des échanges téléphoniques ayant déjà eu lieu sur le sujet avec Jean-Baptiste Jusot, directeur de cabinet du maire. La question diverse qui a amené le conseil municipal à se muer en tribunal municipal pas si improvisé que cela, minutieusement posée par la majorité et relayée par l’adjoint aux finances, Thierry De Lorgeril, parfait en procureur. Avec l’opposition en témoin de moralité et philosophant sur les dérives d’internet, restaient des élus pour faire les jurés, abasourdis par ce qu’ ils entendaient. Pas d’avocat pour la défense, même si l’on a bien gentiment demandé à l’accusé d’avancer jusqu’à la barre pour « s’expliquer ».
Dans le contexte national, cela peut faire sourire qu’une majorité UMP décide de se passer du pouvoir judiciaire pour délivrer seul ses sentences. « J’ai décidé de ne pas porter plainte en diffamation, cela ne sert à rien », explique Christophe Priou. Cette décision a été bien pesée, sans doute avec un conseil de juristes et d’avocats, car pour les accusations « d’ atteintes aux droits de l’Homme », guerande-infos était en droit d’attendre au minimum un recours devant la HALDE, au mieux une assignation devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Mais, dans ses remparts, la municipalité guérandaise a préféré la bonne vieille méthode du pilori. Faute d’être certain de gagner au tribunal, autant faire justice soi-même, et si possible en place publique.
Et Gilles Bernier dans tout ça ? Eh bien, si nous avons bien compris le maire, ce serait une espèce de doux idéaliste qui aurait été manipulé par le journaliste. Car Christophe Priou doute sérieusement que l’homme à la yourte ait pu tenir les propos rapportés dans l’article. D’ailleurs, il les nie fermement. Le député-maire indique même que c’est un homme courtois qu’il a reçu au moins deux fois en mairie, pour qui les élus ont fait de nombreux efforts en lui proposant des solutions, mais « qu’il n’a pas jugé bon de donner suite ». Une déclaration confirmée par Gilles Bernier, contacté plus tôt dans la journée : les solutions envisagées étaient trop contraignantes. « Il y avait notamment des problèmes d’accès trop étroit. Mais à chaque fois des élus ont été sur place pour faire avancer le projet de Monsieur Bernier », ajoute le maire.
Au passage, Christophe Priou insiste sur le fait que « le maraîchage bio et paludier, c’est un vrai métier ! », et qu’une formation en règle donne droit à l’installation. Le maire a toutefois retracé l’historique de ce dossier réaffirmant le droit sur l’occupation des sols en sites remarquables. Dont acte. Gilles Bernier dort dans son mini-van. Fin du chapitre pour les élus.
Afin de ne pas donner le bâton pour nous faire battre, nous ne citerons pas précisément les propos de chacun, si ce n’est quelques phrases et les qualificatifs employés. Pour cela, nous attendrons le procès-verbal du conseil municipal.
En faisant l’amalgame entre l’article et les commentaires, Thierry De Lorgeril, dans son réquisitoire, met tout le monde dans le même sac : le site, l’hébergeur, le journaliste, les commentateurs identifiés et les pseudos anonymes. L’adjoint aux finances cite une litanie de bouts de phrases sorties du contexte (bonne vieille méthode toujours) et qui peuvent paraître très choquantes. « C’est de la violence sous couvert d’anonymat. C’est la porte ouverte à toutes les persécutions possibles. Il n’y a rien de pire que les propos sans visage. Ils n’ont aucun courage, c’est une négation de la démocratie », indique-t-il. L’élu craint particulièrement que notre media n’appelle à la violence, au trouble de l’ordre public, et surtout à la révolution… Prétextant qu’on ne peut pas retrouver les auteurs, il plaide pour une forte condamnation mais lui non plus ne portera pas plainte.
Christophe Priou se dit extrêmement choqué, cela lui rappelant le douloureux souvenir de l’attentat de La Baule par un militant d’extrême-droite. Il pense revivre la même situation : « Ce sont des propos semblables qui ont conduit à cet attentat. Cela pose un problème de déontologie et d’éthique. C’est une dérive très grave ! Internet a beaucoup de qualités, mais les journalistes ne vérifient pas leurs informations, et les pseudos, ce n’est pas très courageux ». Une leçon de journalisme administrée par le député qui prône l’objectivité là où Guérande-infos revendique aussi le droit d’opinion. Selon Christophe Priou, le témoignage de Gilles Bernier n’aurait de sens que si dans le même article, il avait eu l’opportunité d’apporter la contradiction. Christophe Priou manque-t-il à ce point de tribunes ? Car, au comble de la mauvaise foi, la majorité municipale reproche à guerande-infos de ne pas lui avoir accordé un droit de réponse. Nous n’attendons que cela depuis 15 jours.
Un dernier argument repris par des alliés de circonstance. L’opposition y va également de son couplet, car, ô malheur, le journaliste s’est trompé en écrivant que la gauche et Europe-écologie Les Verts avait voté en faveur de la loi LOPPSI ! Inexcusable pour des élus irréprochables. En expliquant que guerande-infos a traité l’erratum dans la plus grande discrétion, « je ne comprends pas la démarche journalistique qui refuse de placer l’erratum au même niveau que l’article » explique Danièle Estay, on ne peut que l’inviter à relire l’article. C’est confondant. Là aussi, Europe-Ecologie Les Verts, a repoussé une rencontre avec guerande-infos après le 20 février. Un délai nécessaire pour faire partie du cortège des plaignants au conseil municipal. L’élue verte ne portera pas plainte non plus.
Quant à Olivier Château, pour le PS, c'est pile et face. D’abord, en plein conseil, il fait référence à un article de guerande-infos sur les subventions culturelles accordées par le Conseil Régional (sans citer sa source bien entendu) pour mettre le maire en difficulté, reprenant argument par argument ce que nous avons écrit, sur ce qu’il convient d’appeler une petite maladresse dite au précédent conseil. Ensuite, il donne de concert : « Je suis d’accord avec ce qui vient d’être dit. Mais cela pose aussi la responsabilité de l’hébergeur en termes de modération des sites. Internet suppose de nouvelles pratiques et certainement de nouvelles législations ». Lui non plus ne portera pas plainte.
Indignés, les élus guérandais n’ont pas eu besoin de rendre leur sentence.L’accusé, lui, est resté muet. Indignés les élus, comme le titre du livre de S. Essel que Danièle Estay a généreusement offert à l’ensemble du conseil municipal. Indignés, certes, mais n'hésitant pas à utiliser ce procédé facile, qui consiste, en place publique, à désigner du doigt inquisiteur. Nous aurions préféré qu’ils portent plainte. Porter plainte c'était offrir à guerande-infos le droit de la loi, celui de se défendre. Mais, les députés, ceux-là mêmes qui votent les lois ne feraient-ils plus confiance aux hommes à qui la République a confié la charge de les faire appliquer ?
Yoann Daniel, notre journaliste nous a rapporté comment il avait été traité au conseil municipal de Guérande.
Nous nous élevons contre de telles pratiques vis-à-vis de la profession.
Rappel des faits : Un article publié sur guérande-infos relatant la
difficulté de Gilles Bernier expulsé de sa yourte et vivant dans un camion a créé un flot de commentaires d'indignation. La ville de Guérande n'était
pas en cause dans cet article, il s'agissait d'un éclairage sur les lois OPPSI1 et OPPSI2.
La direction de Guérande-infos a filtré les commentaires pour
qu'ils ne soient ni injurieux ni diffamants comme elle fait toujours.
Malgré cela un collaborateur du Maire de Guérande s'est ému par téléphone et par mail des commentaires sur cet article.
Échanges mail et téléphoniques ont eu lieu, et un rendez-vous souhaité en mairie de part et d'autre.
Le collaborateur du Maire nous répond dans un mail :" Merci pour votre
réponse complète. Il n'y a aucun souci.
Je pense simplement que les services de la Ville auraient pu être contactés
afin de donner leur explication…et que le lecteur n'ai pas qu'un son de
cloche. Cet article ne s'appuie que sur une source, dommage...
Par ailleurs je ne souhaite en rien défendre la loi mise en cause. Le
gouvernement a un service communication et des moyens pour ça...
Merci pour cet échange. Bonne journée.
Cordialement. "
Mais pendant le conseil municipal
Dans les questions diverses notre journaliste a été pris a partie, montré du
doigt, traité de collabo… Devant toute l'assistance. Il n'a pas bronché
scotché sur place par tant d'acharnement. Il nous a téléphoné pour nous
dire qu'il sortait de la salle pour respirer un peu d'air frais.
Cette mise en scène avait été soigneusement préparée. Nous nous élevons
contre de telles pratiques.
Nous sommes un media d'opinion libre et indépendant.
Il ne faut pas confondre le contenu d'un article et les commentaires qui viennent s'y poser.
Les sites de Libération, de Mediapart, de RMC, France Football etc...reçoivent et publient aussi des commentaires, souvent beaucoup plus cinglants.
Internet c'est un espace de liberté c'est aussi un vecteur d'opinions.
Il faut que les politiques en prennent la mesure.
Est-ce une raison pour traiter un journaliste de la sorte ?
Le 01/11/2023 par Mic dans
Rave Party à Guérande : pas de quoi en faire tout un fromage
Le 30/10/2023 par Onenousditpastout dans
Rave Party à Guérande : pas de quoi en faire tout un fromage
Le 26/08/2023 par Olliviero dans
Guérande circulation : fermeture de la RD 252 pendant 4 mois
Le 21/08/2023 par Soriano dans
Guérande circulation : fermeture de la RD 252 pendant 4 mois
Guerande Infos : Flux RSS | Newsletter | Favoris | Plan du site | Galeries photos | Liens | Contact
Réseau Media Web :
Saint Nazaire | Pornichet | La Baule | Le Pouliguen | Le Croisic | Batz Sur Mer | La Turballe | Saint Brevin | Angers | Nantes | Brest